mercredi, décembre 02, 2015

"Notre Dame de l'Assomption", extrait de "Croisière"

J’ai terminé cette croisière par la messe dominicale de 20h à Notre Dame de l’Assomption. Comme à l’aller, nous sommes rentrés dans l’inconfort d’un car, changement à … quelque part au pied d’une montagne valaisanne, la fameuse compagnie qui a transporté les aspirants miss et misters Suisse Romande 2014 vers leur croisière d’entraînement (à quoi ? mystère, peut-être à supporter le mauvais goût des plateaux de la télévision suisse romande dont les décorateurs ont dû suivre les mêmes cours que ceux de chez MSC). Notre dernier chauffeur n’était de loin pas une lumière et a trouvé moyen de se perdre dans Lausanne. J’ai – pile – pris place dans les premiers rangs de la nef au moment de la première lecture. La basilique Notre Dame de l’Assomption est le principal lieu de culte catholique du canton. Les nombreuses campagnes de remaniements, réaménagements ont laissé les bâtiments dans un style disparate d’un goût improbable. L’élégante nef d’Henri Perregaux (1832) s’est vue flanquée d’un clocher géant mussolinien, de deux puissantes volées d’escaliers et d’un lourd portique à colonnes doriques. Au sommet du campanile brille une croix de néon et le chœur en cul de four est orné d’une mosaïque Art Déco très tardif, où le petit Jésus a quasi la tête d’Adolf enfant. Quant au mobilier liturgique, aux chaises, aux vitraux, des horreurs brunasses/verdasses résultant du massacre de la dernière restauration. J’ai eu plaisir à retrouver l’ingratitude des lieux, l’abbé D*** présidait la célébration, j’ai gardé le souvenir d’une homélie amusante. Ma chaise tanguait un peu, léger mal de terre, la quête, la Communion, l’envoi, j’étais de retour. Je suis toujours « de retour » dans les églises et les musées de ma connaissance ; par contre, je suis « de passage » à mon logement, un rebord contre lequel s’appuyer dans l’impermanence de nos vies.

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