dimanche, novembre 15, 2015

13.11.15

Depuis le salon d’été, où j’ai pris l’habitude de travailler, je jouis de la vue calme du lac, les Alpes, la France voisine. Il s’agit d’un panorama à la Gracq, frontière et paysage. Vendredi soir, j’étais au téléphone avec Christine, Berlin, des nouvelles du Schweizer Verein, de la paroisse Sankt Hedwig, de la vie dans mon cher Brandebourg.

23h30, je raccroche. La table est encombrée de livres, une théière, une tasse en Lomonosov. C’est un décor hors d’âge ; ce pourrait être un intérieur à la Green ou à la Mauriac. La paroi de la montée d’escalier est couverte de gravures anciennes, monuments et vues pittoresques, dans un goût bourgeois suranné. Plus personne ne veut de ce genre de chose, symbole d’élégance des intérieurs chic jusque dans les années 80. Une autre époque. Les marches craquent sous mes pas. Je m’apprête à aller me coucher, réunion politique le lendemain, lever à 7h. La salle et le séjour sont dans la pénombre, Cy. s’est endormi sur le canapé avec le chien. La télévision est allumée, programme spécial, un bandeau rouge au-bas de l’écran. En quelques mots, tout est raconté. J’éteins, réveille Cy. qui gagne son lit. Dans un demi-sommeil, il me dit les attentats à Paris. « Je sais … » et par ces deux mots j’ai conscience que nous sommes passés dans un après.

Il est tard. Sur le chemin de mes « petits appartements » - comme dans les grandes maisons, nous pratiquons la chambre à coucher séparée – je dépose le chien dans son panier. Je sais, et depuis cinq minutes. Prendre des nouvelles amis sur Paris via les réseaux avant d’être inquiet, tout est OK, 0 Killed, pas de morts parmi ceux de ma connaissance. Quant aux autres, les chiffres enflent à vue d’œil, demain sera là assez tôt pour s’en horrifier. Et après ? Nous sommes déjà dans cet après et je ne sais pas comment nous y vivrons ?!

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