jeudi, septembre 04, 2014

Lausanne, scène 1, action !


La ville est photogénique et le sait. Elle aime les objectifs, les caméras, elle ne se lasse pas de se réinventer à travers clips, pubs, courts et longs métrages, séries, sur grand écran, en une, portfolio central, magazine ou quotidien, de loin, de près, de nuit, de jour, dans toutes les circonstances. Mais il faut une histoire, un scénario, story-board, etc. Lausanne, tenant et aboutissant romanesque, qu’on l’aime ou non, ou plus.

L’autre jour, fin d’après-midi, vendredi, fatigue, promenade à travers les rues commerçantes, les boulevards du bas, remonter vers Saint-Laurent, slalomer entre les cyclistes, des jeunes à roulettes, camion poubelle. J’hésite, je trébuche sur le pavé et, à la terrasse d’un bar voisin, j’ai le plaisir d’être salué par Pierre Louis Péclat et Hugo Martinho. « Voulez-vous vous joindre à nous ? » Que faire de mieux en fin de semaine, la tête en friche, du bon vin local, une terrasse, la vie de la ville dans ce qu’elle a de plus simple et pittoresque, et la littérature, l’évocation de titres, d’auteurs, de faits, d’instants, précieux, d’autres villes, Berlin, Porto, Varsovie. Jusqu’à la pluie, qui nous surprit au moment de se séparer sur la Palud. Le pavé mouillé de Lausanne, début de soirée.


Comme à dix-huit ans, je pris le chemin de la gare. Légère ivresse, trois verres pas plus mais le ventre vide. Et la ville m’apparut irréductible, vibrante, authentique, pareille quoique différente. La ville, Lausanne, « m’est remonté à la surface ». Je la porte, comme la portent certainement tous les auteurs qui la fréquentèrent. Je l’aimai, je la rejetai, je la « recrépis » de ma critique et je retrouve … notre histoire, elle fait partie de moi et je lui rends toujours, d’une manière ou d’une autre, hommage dans mes romans.

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