mardi, septembre 16, 2014

Geburtstag in Potsdam

Je reviens d’un bref séjour à Berlin où il m’a été donné de vivre un peu de cette bonne vie allemande proclamée par Thomas Mann. Mme von J., la mère de mon amie Li., m’avait invité à fêter avec sa famille et quelques amis son anniversaire. Pour l’occasion, les beaux-parents de Jo. (fils de Mme von J. et frère de Li.) ont mis à disposition une maison de plaisance qu’ils possèdent du côté de Potsdam. L’édifice serait digne de Schinkel, une bâtisse élégante et noble surplombant un jardin en pente douce au coin de deux rues résidentielles. Les haies sont taillées de telle sorte que les convives, depuis le péristyle du grand salon, puissent contempler la perspective sur Potsdam. De la route, la maison trône si noblement que, lorsque Li. la désigna au chauffeur de taxi, il en resta interdit, ne sachant s’il devait aller par la gauche ou par la droite pour nous déposer à la porte du logis.

Il y a soit le décorum, les usages, la particule mais, surtout la chaleur d’un monde où l’on sait se maîtriser sans pour autant éteindre sa personnalité. Chaque invité était attachant à sa façon, sous son meilleur jour du fait de l’occasion, une galerie de personnages à la Fontane. Dans la conversation, le menu, le décor brillait ce génie modeste propre au monde allemand. Ni paillettes ni excès, Mme von J., nom prestigieux, femme lettrée à l’esprit malicieux recevait simplement à l’occasion de ses quatre-vingts ans les parents, les amis, les alliés et l’on m’a fait l’honneur de me compter un peu parmi ces trois catégories.


Retour sur Berlin, une tasse de thé chez Li., la messe de 18h30 à Sankt Ludwig, le père Joseph la célébrait. Un dîner léger, toujours chez Li., l’appartement de la Hohenzollenstrasse (voir « Canicule parano ») un verre de bon schnaps et nous avons encore discuté de quelques points de traduction. Cette précieuse amie, fatiguée de m’entendre soupirer après le marché allemand, a décidé de travailler à la traduction de « Tous les États de la mélancolie bourgeoise ». Vous n’imaginez pas à quel point je trouve mon texte meilleur en allemand. Je suis rentré vers les 22h à la pension Austriana, sur la Pariserstrasse, un établissement que seuls les fans de Derrick peuvent apprécier : j’ai l’impression d’avoir dormi dans un épisode la série !

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