dimanche, mars 30, 2014

Des pauvres altesses et des grandes maisons

Charles Ier et Zitta de Habsbourg, derniers souverains d'Autriche
L’histoire ne peut rien nous apprendre, si ce n’est la nostalgie et la compassion. Et la droiture. Et la patience. Nous sommes tous des étoiles, nous sommes tous des empereurs, parfois étincelants mais souvent souffrants, et oublieux de notre dignité, celle que nous avons perdue avec l’infâmant armistice de 18. Heureux les doux, heureux les humbles qui tentent de réparer comme ils peuvent et s’offrent un peu de cette grâce disparue en tenant leur intérieur avec élégance, en repassant leur linge, en dressant la table avec une nappe et des serviettes en tissus, de celles qu’il faut laver et repasser, comme les oreillers à volants. Et ce n’est pas une question de moyen. C’est un travail, et pas moins contraignant que de tenir son rôle, une couronne sur la tête.

Nous sommes en année jubilaire du début de la catastrophe et il faut, cent ans plus tard, encore supporter les approximations nationalo-cocoricantes sur le récit des événements, à la télévision, sur des chaînes publiques et en première partie de soirée ! Devinez qui tient le rôle du méchant ? Ceux-là même qui ont offert progrès, tolérance, régime parlementaire, multi-culturalisme et multi-confessionnalisme à l’Europe … sans parler de la descendance que les princes allemands ont semé parmi toutes les dynasties régnantes. L’ennemi n’est pas celui que l’on croit. Fiez-vous à mon expérience, dix ans de germanophilie au compteur.

Qu’est devenue cette bonne vie bourgeoise fondée sur le travail et la tempérance, le respect et un je ne sais quoi d’épicurisme, une vie charmante à faire ce qu’il faut faire, aimer les fleurs, la littérature et le marivaudage, une vie d’honnête homme en recherche, en dialogue avec Dieu. On cultive le souvenir des grandes maisons dans une logique chauviniste. La bonne vie, la bourgeoise, les familles régnantes et l’Eglise sont transnationales, comme l’internationale socialiste … ou le grand capital. On se trompe d’ennemi. Les nationalismes après 18 ne sont que des pièges à c.



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