vendredi, septembre 06, 2013

Des "Krimi" et d'autres considérations sur mon oeuvre à la veille du Livre sur les Quais



scène de commissariat, Derrick
Le plaisir des après-midis à suivre des « krimi » : Derrick, Un Cas pour deux, Le Renard, etc ; un plaisir ni régressif ni décalé. Je regarde ces séries pour leurs vertus, on y montre un monde en recherche de réponses, de morale. Il y a aussi une atmosphère particulière, des couleurs en demi-teinte, rien de prétentieux, parfois une vapeur mélancolique. Il s’agit d’un divertissement sain, je veux dire par-là qu’il ne vous laisse pas la tête à l’envers, qu’il ne cherche pas à étourdir et qu’il ne sert aucun système nombriliste. Le dénouement de l’intrigue, le bien commun, la vérité, une certaine repentance : un univers post-mannien (pour Thomas), un univers qui me parle. J’essaie de le rendre à travers mon œuvre, un travail littéraire … difficile. Oui, j’ai de la syntaxe et du vocabulaire, je ne crois pas beaucoup à l’intrigue, je trouve les rebondissements fastidieux et artificiels et je soigne la musicalité du texte. J’ai beaucoup pratiqué l’autofiction, c’est toutefois un genre qu’on épuise vite, aussi vite que la jeunesse.
Je ne sais pas trop à quoi ressemblent mes lecteurs, ils ne sont pas légion. Je ne devrais pas le dire et encore moins l’écrire, je me suis du reste quelque peu brouillé avec un ancien éditeur à ce sujet, « Tu ne peux pas dire que tu te désintéresses de savoir si tes romans se vendent ou pas ! ». Lorsqu’ils ne se vendent pas, je le regrette pour l’éditeur  mais je n’en suis pas fondamentalement troublé. Comme tout auteur, j’aime être lu, j’aime surtout apporter un supplément d’âme à mes lecteurs mais je ne fais pas de marketing, pas de retape excessive, je ne fais que de la littérature. Mon œuvre – oui, je travaille à construire une œuvre – trouvera toujours son chemin lorsque le mien se sera arrêté. Et demain, je vais rester assis derrière une table, en très bonne compagnie assurément, je converserai un peu avec mes voisins s’ils ne sont pas trop occupés à dédicacer et, peut-être, verrai-je l’un ou l’autre de mes lecteurs.

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