vendredi, août 30, 2013

Un certain parfum


Mieux que saint Paul, accoster le bon rivage.
La mémoire passe par le nez, souvenirs diffus, indicible haleine du lac au tournant de la saison, un parfum à la fois vivant, chaud et vert. Le long des quais, après avoir passé le temple, se joignent quelques notes florales déjà mûres. En point de mire, j’aperçois la colline d’Échichens. Le jour décline à peine, une lumière dorée-claire vient renforcer le parfum, réminiscence. Qu’importe la période exacte, ni âge, ni date mais une connivence … immémoriale ! Je suis bien de retour à Morges.
Nul n’est prophète en son pays, dit l’adage ; je le serai quand même un peu la semaine prochaine, Le Livre sur les Quais, le salon des auteurs qui se déroule à Morges, sous mes fenêtres, un salon auquel j’ai été convié parmi des brassées d’auteurs talentueux, connus et reconnus. J’y suis convié pour mon dernier essai, Tous les États de la mélancolie bourgeoise, dans lequel je n’en finis pas de liquider l’enfance, les origines, le milieu, etc. Il s’agira d’être présent, faire des dédicaces, participer à une table ronde, « décaper la surface », à la Fondation Bolle. Suis-je un auteur abrasif ?
Cette promenade, au bord de la fatigue, au bout de l’été, les canards en pleine toilette, les plates-bandes luxuriantes, les arbres au feuillage dense, le tableau et l’instant, tout n’est que douceur, et je la perçois parfaitement, la moindre fibre de ma personne y goûte profondément. La production d’écrits acerbes me serait-elle curative, une manière d’évacuer l’acidité ?

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