dimanche, février 03, 2013

"Blancanieves", le film événement


Scène du film Blancanieves
Berlin me manque tant ... Robert, Ditmar, Friedhelm, Eldride et les autres aussi (voir Dernier Vol au départ de Tegel). Impression d'être livré aux "méchants" sans le moindre appui, vertige et tout ce que la sensibilité littéraire autorise de plaintes tragiques et surfaites. Les auteurs, si peu lus soient-ils, ressentent les moindres riens de manière amplifiée et finissent toujours par découvrir au combien on les comprend peu.
Trêve d'atermoiements, je viens partager mon enchantement pour Blancanieves, film muet en noir et blanc du réalisateur espagnol Pablo Berger. Il s'agit d'un hybride Buñuel-Burton, un conte délicat, touchant, fantastique et doucereusement douloureux. La trame s'inspire de Cendrillon, Blanche-Neige et autre malheureuse du même genre. En l'occurrence, il s'agit d'une Blanche-Neige qui torrée. Il y a l'arène, et l'Espagne autour, très catholique, passionnée, séduisante et ces larmes que l'on verse avec le bonheur du soulagement, une compassion profonde comme le chocolat que l'on sert dans les pâtisseries, un liquide sombre, sucré et un peu âcre. L'Espagne sans le kitch anecdotique, là où vous verrez danser des taureaux, étinceler les lourds pendants d'oreille et tomberez amoureux d'une garçonne, d'un nain ou d'un toréador paraplégique. Vous danserez une sévillane avec Macarena García. De plus, Blancanieves est porté par une bande originale signée Alfonso Vilallonga, un compositeur catalan reconnu, dans le plus grand art de la musique cinématographique.

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