vendredi, octobre 21, 2011

1984/Chess




Un voyage, une ville anglophone à une dizaine d'heures de vol, downtown, l'agitation, des grattes-ciel, de l'ennui aussi ... Passons. Un magnifique musée des Beaux-Arts mais, surtout, un retour sur mes rêves adolescents et mes projections de vie urbaine, de modernité, d'avenir en costumes croisés pastel. Et la vie nocturne, entre dandy et mauvais garçon à écumer boîtes et bars. Ma pauvre petite Lausanne, et même Paris. Si j'avais pu connaître alors ma Berlin ! Quoqu'elle m'eût paru quelque peu trop crasseuse, pas assez glam', toc, chic, plastic, vinyl, Jean-Paul Gaultier, sexy, mondaine.



Dans cette grande ville anglo-saxonne, le temps d'une représentation, la comédie musicale "Chess", tout m'est revenu. Je me suis souvenu alors du confort d'un monde bi-polaire et fort simple, de l'évidence de la jeunesse, de la connotation positive de l'avenir et toutes les belles promesses dont tout le monde était encore bercé à la fin des eighties'. "Chess" mêlait une intrigue amoureuse tarabiscotée, des questions d'honneur mal-placé, les dernières passes d'arme de la guerre froide et une certaine vision de la compétition. Je m'y perds un peu. Et, comme tout le monde, je retiens le tube de cette production "One night in Bangcock" de Murray Head.



Durant toute la représentation, j'avais dans les narines les notes du parfum "Jazz", d'Yves Saint Laurent et comme un arrière-goût de "avant c'était mieux". Il m'a fallu attendre le final et la standing ovation pour qu'une lumineuse pensée me traverse l'esprit, à la limite du sophisme. Partant du fait qu'avant c'était mieux et que "Chess" est actuellement produite, on ne peut qu'en déduire un iatus. Soit ce n'était pas "avant", soit ce n'était pas "mieux". "Mieux" ne pouvant s'exprimer que postérieurement à un état antécédent et la comédie musicale étant à l'affiche en ce moment, il s'agit alors de "maintenant" qui devrait être mieux que l'époque de la création de "Chess" ! Toutefois, il serait hardi de dévaloriser la version d'origine par rapport à sa réadaptation, donc "maintenant, c'est bien", cqfd, même si je n'ai plus ni seize, ni dix-huit, ni vingt ans !

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