jeudi, février 14, 2008

Barcelone : suite et fin.


Barcelone, c’est un peu « tourisme pour débutant » ; c’est bien joli, plus encore que Paris, rivage oblige, très mode, très … tout ce que l’on souhaite à l’étranger surtout lorsque l’on vient de la petite Lausanne timide et complexée. Barça est une ville qui suscite immédiatement la sympathie, comme une vague connaissance avec qui on a passé une bonne soirée. Oh, le menu n’était pas extraordinaire mais les verres ne restaient pas vides longtemps … Bref, à trop la fréquenter, on s’ennuie, presqu’autant que sur les rives lémaniques … Soit, si vous aimez vous tasser dans une boîte bruyante, jouer la fofolle déguisée « fashion », promener votre dernier petit ami de quinze ans votre cadet et étaler votre graisse dûment pré-rôtie sur les plages du centre, Barcelone est pour vous.
En trois ou quatre ans, j’en suis à mon cinquième séjour, de cinq jours en moyenne, j’ai donc écumé tous les musées, repéré tous les points de vue pittoresque, fais tout ce qu’il fallait faire dans les parages. Il ne me resterait plus qu’à … me marier mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, j’ai réussi à le faire à Lausanne ! Et c’est une union sérieuse, solide et passionnée à la fois. Je m’éloigne de mon propos. Soit, je reconnais toutes les vertus de Barcelone, j’adore ses venelles, sa population, ses mauvais garçons si sympathiques, j’aime courir les messes, j’aime le salon de thé Mauri, à l’angle de las Ramblas de Catalunya et du Carrer de Provença et j’aime aller faire mes courses au rayon cosmétiques del Cortè Ingles. Surtout, je n’oublierai jamais cette après-midi de dimanche quand j’y ai revu la mer, ni cet autre séjour quand je suis venu trouver la consolation mais je reste bien en deçà de l’authenticité berlinoise.
Je vais aller faire mes adieux au Musée National d’Art Catalan. Je tiens à passer un peu de temps avec certaines toiles d’impressionnistes locaux et revoir deux ou trois fresques médiévales, puis un petit tour au fabuleux marché couvert de San Anton. La prochaine fois que je serai pris d’une envie d’horizon maritime, j’irai en Italie ou dans ma vieille France. Et la prochaine fois que je partirai me désintoxiquer de la médiocrité cancanière vaudoise, j’irai le faire à Berlin : entre Babylone et Jérusalem, entre le vice et le martyr, la ville qui a appris la liberté.

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