mercredi, juillet 04, 2007

4 juillet, 12°


Le ciel n’est qu’acier et vapeurs romantiques, il pleut sur la ville une fatigue si ancienne, à la fois confortable et aigre … Fatigué comme un vendredi soir, envie de s’accouder à la fenêtre, un instant, rien qu’un instant, boire la noble désolation du panorama, une promesse sans désirer pour autant le soleil … Je songe au grand désordre, au fracas de l’été passé, Weltmasterschaft et canicule, la ville entière livrée à une stupide bacchanale.
Petite musique, tambourinement discret, liquide, gouttelettes invisibles et parfois le passage mouillé d’une voiture anonyme. Envie de s’assoupir dans l’attente d’un été impossible, d’une gloire si brillante qu’il nous faudrait bien un siècle de repos pour trouver la force de l’admirer. Je n’arrive pas à quitter la vue cataclysmique de ma fenêtre, des montagnes charbon et comme une colère spectaculaire prête à exploser et si seulement …
A la salle de sport, au hasard d’une chaîne musicale, mcm, j’ai vu le clip de Beautifull de Christina Aguilera, l’histoire du mal-être universel, les riens qui vous font vous prendre en horreur face à une norme verticale impossible. La chaîne avait pris la liberté de sous-titrer les paroles, belles et touchantes, de la chanson. Un vieux trav’, une anorexique, un adolescent rachitique … souffrir de soi parce que l’on arrive plus à habiter cette surface à laquelle on s’arrête.
Envie de réécouter cette chanson. L’un de mes élèves m’avait donné l’adresse – fort commode – d’un site musical gratuit, une phonothèque géante en libre accès ; je n’ai pas perdu mon année ! Et après Christina, encore envie d’un détour par un titre de Danny Brillant, découverte de la délicatesse rêveuse de Danny Elfmann avant de retourner vers le faux vintage si plaisant de Brillant, ne me manque plus qu’un gin-fizz pour parfaire cette soirée un peu fraîche.

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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