lundi, décembre 04, 2006

A la droite de Thomas


Cela fait trois fois que je reprends ce billet, j'en viens à hésiter entre ce qu'il faudrait dire, ou pas, comment ce pourrait être perçu ... Quand j'étais enfant, on se racontait mi-blagueur, mi-soucieux, le mythe de "l'oeil de Moscou" qui parvenait même à vous observer à travers le trou de la serrure de la salle de bain. On en regretterait la guerre froide ! En fait, je me dis que j'ai donné à voir mes chers cochons en peluche à des regards tout berk-berk, à des paires d'yeux ne méritant certainement pas la délicate peluche de mes amis tout roses. On oublie que, parfois, être lu est synonyme d'être mal lu. Ma foi, si c'est au prix de ce martyre littéraire que l'on gagne sa place à la droite de Thomas Mann, je subirai mon supplice avec dignité ... et ne manquerai pas de tout cafter au fil de mes billets.
Pour en revenir à l'actu des mondanités, belle réception samedi soir au château de Nyon, à l'occasion de la remise du prix des Ecrivains Vaudois. On y célébrait Jean-Michel Olivier (de la descendance de Juste), un auteur qui adore jouer avec les masques à travers son oeuvre. Je ne vais pas refaire le petit discours que j'ai servi à mes pairs, je conseillerai simplement la lecture de "Nuit blanche", bref roman enlevé qui n'a rien à voir avec de la littérature vaudoise plan-plan bien comme il faut. C'est presqu'aussi gratiné que "My life is a soap opera", presque de la littérature gay autofictive (voir "autofiction") avec ... des hétéros ! Monsieur Olivier est un homme fort bien marié, une femme séduisante, deux filles, une bibliographie d'une vingtaine d'ouvrages ... Je dois avouer qu'il était plaisant de se retrouver entre gens de lettres ... un verre à la main et de la dinde froide au creux d'une serviette dans la poche ! C'était pour la bonne cause, personne n'en voulait plus, le buffet était en voie de "débarrassage" et Elodie m'accompagnait. Non pas qu'Elodie convoitait les blancs de dinde pour son usage personnel mais elle a trois chats trop gâtés. Patrick, mon éditeur, le monsieur qui m'a dit en son temps que ce serait bien si j'avais un truc en ligne histoire de promouvoir mon activité, faire de la publicité - de ce côté-là, mission accomplie, j'ai même réussi à attirer un lectorat auquel je n'aurai jamais pensé ! - donc Patrick était de la partie. Et parmi tout ce monde, que le vin était bon, Elodie en pleurait de rire, impression d'être les hôtes et la concierge du château mi-impatiente, mi-fatiguée, attendant qu'on ait fini de se faire des politesses parmi, et que l'on débarrasse le plancher pour fermer !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Frevall, eh oui je te tutoies... car tel un oeil de Moscou, je te suis, te lis et te découvre via ton blog depuis quelques semaines. Je ne me sens pas "voyeur" en lisant ton blog, pas plus que quand je lis un roman qui lui aussi est semi autobiographique…

Bref, continue à publier tes billets qui me montrent qu'heureusement il y a encore des gens sensibles et intéressants dans cette bonne ville de Lausanne… et je me réjouis de lire "A poil !" mais au fait, est-il déjà sorti ??

Frédéric Vallotton a dit…

non,c'est une partie du projet "La Dignité", merci de ton message ;-) Bonne lecture